Nous avons récemment eu l’occasion de jouer à Like a Dragon Gaiden « The Man Who Erased His Name » sur PS5, qui est un nouvel opus de la licence Yakuza. On vous dit ce qu’on en pense dans ce test. Le jeu est disponible depuis le 9 novembre 2023 sur consoles PlayStation, Xbox (et même day one dans le gamepass) et sur PC. L’intrigue se focalise sur Kazuma Kiryu, le légendaire Yakuza, également connu sous le nom de « Dragon de Dojima ». Après avoir simulé sa propre mort dans Yakuza 6, Kiryu travaille désormais pour un groupe politique secret, la faction Daidoji veillant à ce qu’il remplisse son engagement sous sa nouvelle identité, « Joryu ». Le récit explore profondément le personnage de Kiryu, en mettant l’accent sur son état d’esprit, de son engagement à son sacrifice pour protéger ses proches.
Ce jeu sert de lien entre Yakuza 6 et le prochain opus, Like a Dragon: Infinite Wealth, offrant des réponses quant à la disparition de Kiryu au cours de ces années. Le personnage aura en effet un rôle à jouer dans le prochain opus, aux côtés du personnage principal Ichiban Kasuga. Bien que le premier jeu « Like A Dragon » (qui a été comme un soft reboot de la licence Yakuza) puisse être apprécié indépendamment des autres jeux de la franchise Yakuza, en présentant une nouvelle histoire et de nouveaux personnages, il semble que les joueurs devront certainement reconstituer le puzzle des derniers épisodes ainsi que de cet épisode transitoire pour apprécier pleinement l’ensemble de l’histoire de « Infinite Wealth » quand il sortira en 2024 surtout si l’intrigue comporte des éléments scénaristiques autour du passé de Kiryu et de son changement d’identité.
Like a Dragon Gaiden « The Man Who Erased His Name » conserve le style d’action-aventure caractéristique des anciens jeux Yakuza, avant le passage au système RPG au tour par tour introduit avec Yakuza Like A Dragon. À l’origine prévue comme une simple extension, les équipes du studio Ryû ga Gotoku ont finalement ajouté tellement de contenu que Like a Dragon Gaiden est devenu un standalone proposé à un prix abordable. Malgré sa courte durée en ligne droite, l’histoire peut se boucler en moins de 10 heures (se déroulant sur seulement 5 chapitres), le jeu peut être considéré comme une vraie suite à Yakuza 6, constituant la véritable conclusion de l’histoire de Kazuma Kiryu, qui laisse définitivement son passé derrière lui pour incarner un agent secret.
Ce qui vient gonfler la durée de vie de ce standalone, c’est que le jeu regorge de contenu annexe, avec des références et des clins d’œil destinés aux fans de longue date de la licence. On y trouve des courses de voitures miniatures (le Pocket Circuit de Yakuza 0), des combats dans un Colisée, des rencontres inattendues et de nombreux jeux d’arcade dans les salles de Sega de Sotenbori, jusqu’à des jeux de Master System. Il propose également des références à des activités familières des jeux précédents, comme le karaoké, par exemple. Dans cet opus, on peut même se rendre dans des clubs pour participer à un mini-jeu de drague avec des hôtesses (6 au total !). Les développeurs ont poussé le concept encore plus loin en incluant de vraies femmes (non créées avec le moteur de jeu) avec de vraies prises de vue. En passant du temps avec elles, vous pouvez discuter de tout et de rien, tout en augmentant une jauge d’affection. Lorsque vous atteignez le rang maximal avec une hôtesse, vous débloquez une séquence des plus osées. Sans s’étendre davantage sur le sujet, il est à noter que le studio a poussé assez loin le contenu « coquin » du jeu. On n’aime ou on n’aime pas, mais, messieurs, ou même le jeune public, sachez que si quelqu’un se trouve à côté de vous pendant ces séquences, cela peut amener à un long moment de silence, très, TRÈS dérangeant.Et vous devrez ensuite vous expliquer sur la nature du jeu auquel vous jouez. 🙂
La plupart des activités et des chapitres de l’histoire se déroulent à Sotenbori, limitant grandement le terrain de jeu de cet opus. Cependant, les développeurs ont ajouté un petit lieu supplémentaire, le « Chateau », principalement dédié au divertissement avec des boutiques, un casino, son propre club, et d’autres découvertes à faire. C’est également ici que vous pouvez participer à de nombreux combats dans le Colisée, avec un système de grade qui débloque de nouvelles sections au Château à mesure que vous prouvez vos compétences, vous pouvez même vous constituer une team avec des combattants que vous pouvez vous-même recruter en vue de combattre en groupe dans l’arène du Château. En outre, le réseau Akame qui est au centre du jeu propose des quêtes secondaires et des récompenses, ajoutant du contenu supplémentaire au jeu. En gros, avec ce réseau, la mécanique des « substories » (quêtes secondaires) est désormais attribuée par un courtier d’informations à Sotenbori, Akame, plutôt que d’être découvertes spontanément en explorant la ville. Les choses se débloquent à mesure de cumuler des points à aider Akame à développer son réseau. Bien que l’aventure ne dépasse pas les trente heures, même avec tout le contenu annexe, une démo exclusive pour le prochain volet, Like a Dragon: Infinite Wealth, est même incluse pour aider à patienter jusqu’au prochain opus majeur de la licence.
Côté contenu, la générosité habituelle du studio Ryû ga Gotoku est toujours présente, et on ne se sent vraiment pas lésé. En revanche, du côté de l’histoire, c’est assez maigre, et nous avons remarqué que les quelques rebondissements au cours des 5 chapitres sont souvent tirés par les cheveux, parfois même clichés et illogiques. Certes, de nouveaux personnages intéressants sont introduits, comme Kihei Hanawa et Yuki Tsuruno, qui contribuent à l’histoire et lui apportent de la profondeur. Cependant, voir que Kiryu a du mal à dissimuler son identité en tant que « Joryu » est un peu dérangeant. Tout le monde connaît le légendaire « Dragon de Dojima ». En même temps, le gars ne fait pas beaucoup d’efforts, il se promène tranquillement dans un lieu qu’il a déjà visité dans les précédents jeux Yakuza, a la même dégaine, quasiment la même coupe de cheveux, et se masque derrière de simples lunettes de soleil, clamant à tout bout de champ : « Non, ce n’est pas moi Kiryu, vous vous trompez ! ». L’écriture et l’histoire ont toujours été des points forts de la licence Yakuza, ce qui rend surprenant de constater que, dans cet opus, ce serait plutôt le point faible. On a ressenti un certain malaise dans de nombreux dialogues, comme si les choses étaient déconnectées des personnages et de l’intrigue globale. Tout n’est pas à jeter, évidemment, et il y a même quelques passages plutôt sympas, en partie soutenus par le travail des acteurs qui crèvent littéralement l’écran de leur implication pour donner vie aux personnages, notamment Takaya Kuroda qui incarne Kiryu, mais on reste sur notre faim. Espérons que cette baisse de qualité n’est pas du fait du départ du producteur historique Toshihiro Nagoshi et que l’histoire de « Infinite Wealth » en 2024 viendra relever la barre.
En dehors de l’histoire, tout le reste est diablement bon, notamment les combats. Nous avons directement opté pour le mode de difficulté le plus élevé proposé au début du jeu. À notre avis, cela aurait même dû être le mode « normal », car nous avons trouvé le jeu globalement plus facile que les précédents opus. Cela est en partie dû au second style de combat de Kiryu qui le protège des interruptions causées par les attaques ennemies lorsque nous prenons le temps de charger nos propres coups.
Kiryu dispose de deux styles de combats, le style Agent, axé sur des attaques rapides pratiques pour le contrôle de la foule. Ce style utilise des gadgets, vous pouvez lancer une cigarette explosive au milieu de vos ennemis, les attraper avec un lasso et les balancer loin derrière vous, voire même invoquer des drones. Il s’agit d’un style très axé sur la technologie qui tente d’apporter une dimension d’espionnage, comme vous pouvez l’imaginer. Bien que ce ne soit pas notre style de combat préféré pour Kiryu, comme expliqué précédemment, le puissant style « Yakuza » du personnage est également disponible, et c’est là qu’il excelle le plus. Le système de ferveur est également présent, offrant des attaques viscérales, des actions uniques, et un mode extrême permettant d’infliger des dégâts importants pour une courte durée. Et toutes les techniques de combat peuvent être améliorées, ce qui nécessite beaucoup d’argent et des points d’Akame dans le jeu.
★ En conclusion, Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name un bon opus malgré son statut de « petit jeu » pour faire patienter ?
Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name est une bonne suite aux anciens épisodes de la série ou on y retrouve Kazuma Kiryu en tant que personnage principal après les événements de Yakuza 6. Cependant, ce retour s’opère sans l’éclat scénaristique qui caractérise les précédents jeux. Nous avons trouvé que l’écriture est moins percutante que d’habitude, ce qui est vraiment dommage. Néanmoins, le jeu conserve son côté délirant appréciable et propose un contenu généreux, même si la surface à explorer semble limitée en raison de la structure de Sotenbori. Là où le jeu excelle par contre, c’est dans son système de combat en temps réel et très dynamique, où les coups pleuvent sur la racaille de Sotenbori, ce qui procure un réel plaisir. Bien que cet épisode de transition soit loin d’égaler Yakuza 6 par exemple, il reste une valeur sûre. Les fans de longue date apprécieront certainement de contrôler à nouveau Kiryu dans cet épisode qui est surtout là pour faire patienter, en attendant le retour du personnage aux côtés de Ichiban Kasuga dans Like a Dragon: Infinite Wealth en 2024.