Un an après avoir donné une seconde vie à Resident Evil 2 avec un remake d’une très grande qualité visuelle et un gameplay remis au gout du jour qui ont mis tout le monde d’accord, les équipes de Capcom réitèrent l’opération avec la sortie de « Resident Evil 3 » sur PC, PS4 et Xbox One qui est également un remake de la version originale sortie en 1999 sur la PlayStation première du nom (puis sur d’autres supports par la suite) ou les joueurs pouvaient y suivre « Jill Valentine » membre du S.T.A.R.S tentant de s’échapper de la ville de « Raccoon City » tout juste infestée par le Virus-T ne laissant derrière qu’une horde de zombies affamés et un mystérieux monstre répondant au nom de Nemesis.
Ce remake profite des mêmes avancées technologiques que celui sorti l’année dernière proposant ainsi une nouvelle mise en scène, un point de vue différent et un gameplay remis au gout du jour. Tout comme le précédent remake, Resident Evil 3 utilise le fameux « RE Engine » que les équipes de Capcom utilisent à toutes les sauces depuis un certain temps déjà, moteur de jeu qui a déjà largement fait ses preuves. Et pour prolonger l’expérience au coeur de Raccoon City, les développeurs proposent même un nouveau Survival Horror multijoueur asymétrique qui est inclus avec le jeu, répondant au nom de « Resident Evil Resistance » ou un maitre de jeu dicte les règles pour quatre survivants qui tentent d’échapper aux obstacles qui se dressent devant eux. Nous avons testé tout ça, il est temps de vous livrer notre verdict !
Jill Valentine reprend du service avec une mise en scène d’une grande intensité :
Dès les premières minutes, la campagne solo de Resident Evil 3 donne le ton avec une mise en scène pleine d’intensité qui dure une bonne demi-heure. Alors que Jill Valentine est tirée de son sommeil par une effroyable vision, elle reçoit un coup de téléphone la prévenant d’un danger imminent. C’est alors que tout s’enchaine pour la pauvre « Jill » et le joueur qui n’a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive derrière son écran manette en mains. Le Nemesis fait une entrée fracassante, la ville est à feu et à sang avec des zombies qui surgissent de partout. On ressent immédiatement la situation « d’urgence » qui s’en dégage !
Les équipes créatives de Capcom ont fait un excellent travail pour livrer un début de jeu d’une vraie intensité, le « RE Engine » faisant toujours aussi bien le taf pour vous en mettre plein la vue. Les modèles de personnages et l’esthétique générale font immédiatement mouche et collent parfaitement à l’ambiance.
Et vous voilà, après un moment tendu avec le Nemesis lâché en plein coeur de Raccoon City à tenter de remettre le réseau électrique de la station de train sur les rails en vue de vous échapper avec Carlos Oliveira, second personnage jouable du jeu et vos nouveaux amis du U.B.C.S. (une organisation militaire privée appartenant à Umbrella Corporation).
Le nouveau cadre contraste évidemment avec l’impression « labyrinthique » des lieux que l’ont explorait dans Resident Evil 2 qui étaient assez ouvert. Tout semble plus linéaire dans Resident Evil 3, on est plus sur une aventure mettant en avant son action au détriment de phases de jeux posés ou le joueur doit réfléchir à ce qu’il fait ou résoudre des énigmes. Le changement de lieux est d’ailleurs très fréquent dans RE3, les choses s’enchainent très très vite ne laissant pas vraiment la place à l’exploration.
Et de toute façon, les lieux sont construits de façon à limiter au possible la fenêtre d’action du joueur. Trouver un crochet, une clé, ou un tuyau d’eau pour éteindre des flammes, ce sont les seuls éléments « qui vous empêchent d’avancer » d’une zone à l’autre. Il n’y a pas de retour en arrière possible et si retour il y a, c’est parce que le courant des évènements l’exige et vous le faites en coup de vent. C’est le cas par exemple avec la ville de Raccoon City où lors de votre deuxième passage tout est en feu et que vous devez absolument fuir au plus vite. Et pour cause, le Nemesis n’est jamais très loin et c’est bien lui qui est au centre de toutes les attentions.
Le Nemesis ne lâche rien, sa priorité numéro 1 est d’abattre Jill Valentine :
Dès les premières minutes et pendant une bonne partie de l’aventure, le Nemesis est là et ne vous lâche pas. Il apparait toujours dans les grands moments de calme pour relancer le sentiment de stress sur le joueur. Il vous poursuit et vous frappe à pleine volée si vous ne faites rien pour l’arrêter. Il n’y a pas à dire, le Nemesis en impose vraiment. Heureusement, vous avez la possibilité de vous défendre face à lui. Une grenade bien placée aura par exemple pour effet de le faire flancher et l’obliger à poser un genou à terre vous laissant alors quelques secondes de répit pour vous tirer de cette situation épineuse. Il faut savoir que le Nemesis en veut personnellement à « Jill Valentine » et que de ce fait, il n’apparait pas pendant les phases de jeu ou vous contrôlez « Carlos Oliveira ».
Il faut tout de même savoir que le Nemesis est pas mal scripté, il apparait à des endroits fixes et peut facilement être trompé. Entrez par exemple dans un bâtiment et il arrêtera immédiatement la poursuite pour réapparaitre à votre sortie comme par magie. De même, il est assez drôle de le voir vous regarder à travers une fenêtre lorsque vous entrez dans une boutique de Raccoon City attendant sagement que vous sortiez… Surtout quand vous savez qu’il a été en mesure au début du jeu de ravager l’appartement et même l’immeuble ou vit notre belle « Jill ». Le Nemesis souffre donc de quelques limitations techniques assez drôles qui cassent un peu le personnage surpuissant et imposant.
Les bonnes sensations manette en main :
En son temps, Resident Evil 3 a commencé à orienter la série vers l’action faisant faire la grimace à pas mal de fans de l’époque qui cherchaient une expérience Survival Horror pure et dure et le remake poursuit cette tendance vers l’action. Pourtant, il y a eu un gros travail de fait sur le « sound design » avec des bruitages qui rappels que le danger et proche, cherchant toujours à angoisser et stresser le joueur dans des moments plus calmes, les développeurs ont de ce fait réussi à garder un juste équilibre avec les éléments d’un Survival Horror.
Pour se défendre, Jill & Carlos disposent de différentes armes. Si au début vous commencez avec un couteau et une arme de poing (dans le cas de Jill), l’arsenal s’étoffe très vite pour pouvoir rivaliser avec les multiples dangers. Fusil à pompe, lance-grenades ou fusil d’assauts… Autant d’armes qui prennent une certaine place dans votre inventaire vous obligeant à choisir ce que vous allez emmener avec vous et ce que vous allez laisser dans votre coffre de stockage. Nous avons remarqué que si vous oubliez les armes à ramasser en cours de jeu, alors les développeurs vous les poses plus tard à un endroit (avant un combat de boss) juste devant vous.
Le bestiaire comprend différents types de créatures, allant du simple zombie que tout le monde connait à la bestiole tapie au fond des égouts des plus étranges pouvant vous avaler entièrement en à peine quelques secondes. Heureusement, les personnages nous ont parus plus maniables que dans RE2, les déplacements sont plus rapides, et l’esquive permet de se sortir d’un mauvais pas rapidement.
L’esquive parfaite est difficile à maîtriser, mais comme dans beaucoup de jeux d’action modernes, elle procure un sentiment d’accomplissement lorsque vous la maîtrisez enfin. Lors d’une esquive parfaite, votre personnage réalise une action spéciale et si vous dégainez votre arme à ce moment précis alors le temps est ralenti autour de vous, vous permettant de cribler de balles votre adversaire un court instant.
Durée de vie faiblarde et contenu coupé :
Il faut savoir que les lieux sont assez différents de l’orignal et l’histoire s’offre quelques libertés avec des sections entières qui ont été supprimées… certainement dans le but d’avoir un lien plus évident avec le remake de Resident Evil 2. Il faut rappeler que RE3 se déroule presque en même temps que les évènements du deuxième épisode. Les fins multiples ont aussi disparu tout comme le mini-jeu « Mercenaries ». Pour arriver au bout de l’histoire, il ne vous faut pas plus de 7 heures et trois fois moins de temps par la suite pour refaire le jeu quand vous connaissez et comprenez la structure… Heureusement compensé par une certaine dose de défis en tous genres à accomplir.
Contenu coupé, mais très bonne rejouabilité de la campagne !
Une fois que vous avez terminé la campagne une première fois, vous pouvez débloquer des objets dans la « boutique » avec des points que vous gagnez en accomplissant des défis. Il y a un total de 58 défis chacun rapportant des points ou des croquis et des illustrations que vous pouvez contempler dans la galerie du jeu. Les points sont à utiliser dans la fameuse « boutique » pour récupérer des objets bonus et surtout des armes spéciales qui se montreront très utiles dans les difficultés les plus élevées. Si vous avez le choix au départ parmi trois difficultés, facile, normal et hardcore, deux autres sont à débloquer sous certaines conditions avec des règles de jeu différentes pour un challenge encore plus relevé.
Resident Evil Resistance… Meh… ?!
N’y allons pas par quatre chemins, nous considérons que « Resident Evil Resistance », le multijoueur asymétrique (survivants contre maitre de jeu) inclut avec « Resident Evil 3 » est un véritable gâchis de ressources et de temps qui aurait plus être alloué à la campagne solo pour bonifier encore plus l’expérience et ainsi en faire un véritable incontournable.
Dans ce jeu multijoueur en 4v1, vous incarnez au choix un survivant parmi six personnages ou devenez le maitre de jeu et dictez les règles de survie. L’histoire du jeu est assez simple, vous êtes dans un centre de test de la société Umbrella. Un « cerveau » teste les dernières armes biologiques contre un groupe de survivants infectés. Son but est de recueillir des données de combat tandis que le groupe de survivant cherche par tous les moyens à s’échapper de cet enfer. Un joueur prend donc le contrôle du « cerveau » appelé maitre de jeu, tandis que quatre autres joueurs prennent le contrôle des survivants ayant chacun des habilités et compétences différentes pour combattre.
On retrouve ainsi le tank qui est fort au corps à corps, le soigneur qui prend soin des autres survivants et peut mettre en évidence certains objets de l’environnement, ou le crack en réseau qui peut réduire le champ d’action du maitre de jeu en piratant les caméras dispersées dans les différentes salles. Le maitre de jeu fait apparaitre des zombies, des chiens et des créatures un peu plus puissantes, voire très puissantes, au fil de l’action en regardant au travers des caméras du complexe. Il a même la possibilité s’il le veut de prendre directement le contrôle d’un des monstres. Si le pitch de base semble intéressant, les sensations en jeu sont loin d’être bonnes… Si vous voulez notre avis, celui qui incarne le maitre des lieux s’amuse bien plus que les survivants qui eux doivent faire avec un gameplay mou qui manque de punch en plus de subir un déséquilibre évident. Et vu que personne ne veut jouer les survivants, c’est assez drôle quand vous entrez dans une équipe de survivant « full niveau 1 » et un maitre de jeu niveau 20 vous savez direct que vous allez passer un très mauvais quart d’heure.
Les matchs se déroulent en plusieurs étapes. Les survivants doivent trouver dans chacune des étapes le moyen d’avancer plus loin en résolvant un puzzle, en pourchassant un zombie qui porte une carte-clé ou encore en activant des panneaux de contrôle afin de déverrouiller une porte. Puis vient la section où ils doivent détruire trois noyaux afin d’ouvrir la porte vers la sortie et la liberté ou presque. Les survivants commencent avec un certain temps au compteur et gagnent du temps supplémentaire grâce à leurs différentes actions au cours de la partie. Le maitre du jeu lui doit tout faire pour entraver la route des survivants en envoyant des armes biologiques qui attaquent les survivants et leur fait perdre du temps. En tuant un survivant par exemple, il réapparait, mais fait perdre à son équipe 30 précieuses secondes.
Si les survivants peuvent s’échapper avant que le temps ne s’écoule, à eux la victoire, et si le temps s’écoule avant que les survivants ne s’échappent, c’est le maitre du jeu qui gagne. À force de jouer les survivants ou le maitre de jeu, vous cumulez de l’expérience qui vous permet de débloquer de nouvelles compétences pour faciliter votre progression si vous jouez un survivant ou pour avoir la possibilité d’entraver encore plus la route des survivants si vous êtes le cerveau des opérations.
★ Au final cette nouvelle vision de « Resident Evil 3 » et son mode multijoueur « Resistance » ça donne quoi ?
La campagne est très bonne dans l’ensemble. Les fans de la première heure seront sans doute déçus des nombreux changements par rapport à l’original et les libertés prises par les équipes de Capcom pour que les évènements correspondent mieux avec ce qu’ils ont commencé à faire l’année dernière avec le remake de « Resident Evil 2 », pourtant cette version revisitée de Resident Evil 3 n’a pas à pâlir devant la version originale de 1999 qui de toute façon avait déjà été décrié à l’époque à cause de son parti pris sur « l’action » au détriment de l’aspect « Survival Horror ». Il est certain que le remake de Resident Evil 3 va diviser, tout comme l’original !
Terminer la campagne une première fois vous prendra environ 7 heures, et vous y reviendrez avec plaisir pour terminer les différents défis du jeu et vous frotter aux nombreux modes de difficultés dont certains changent carrément les règles du jeu avec un placement d’ennemis différent selon la situation et un Nemesis encore plus redoutables. La mise en scène est impeccable, le début de jeu donne le ton et fait partie des plus mémorables de la série. Dommage d’avoir gâché du temps et de l’énergie sur Resident Evil Resistance le fameux mode multijoueur qui n’offre absolument rien de bon… Quand on y pense, heureusement que les équipes de Capcom n’ont pas vendu ce mode comme un jeu complet en parallèle de la sortie de RE3 à la façon d’un Resident Evil Outbreak (pour les connaisseurs).