Il est évident que la sortie récente de Dead Island 2 est un événement marquant pour de nombreux joueurs à travers le monde. Et pour cause, le premier opus est sorti en 2011, et sa suite aurait dû être disponible en 2015. Malheureusement, huit années se sont écoulées avant d’avoir une date de sortie définitive, en raison de problèmes de développement et de tensions entre Deep Silver et les studios de développement de l’époque. Plusieurs studios ont été impliqués dans le projet au cours de la dernière décennie, laissant craindre que le jeu ne voie jamais le jour.
Cependant, après plusieurs rebondissements, Dambuster Studios a pris les rênes du développement et a mené le projet à son terme avec succès. Dead Island 2 est désormais disponible sur Xbox Series X, Xbox One, PlayStation5, PlayStation4 et sur l’Epic Games Store pour PC depuis le 21 avril 2023. Nous avons eu la chance de tester le jeu et même de le terminer sur Xbox Series X. Voici notre avis !
★ Note – Dans ce test, nous éviterons autant que possible d’afficher des images qui peuvent heurter certaines personnes, mais il faut le savoir, Dead Island 2 est un jeu ultra violent qui peut parfois prendre des airs macabres avec des visuels très gores. Attendez-vous donc tout de même à quelques images sanglantes, il est très difficile de parvenir à cacher cet aspect du jeu omniprésent.
L’action de Dead Island 2 se déroule dans la ville de Los Angeles, surnommée « HELL-A » dans le jeu. L’histoire commence avec un groupe de survivants qui tentent de fuir la ville en quarantaine après qu’un virus mortel a transformé la population en zombies. Au début du jeu, nous assistons à l’embarquement de certains de ces survivants à bord d’un avion. Malheureusement, le voyage tourne mal et l’avion s’écrase peu de temps après le décollage. Le joueur doit alors choisir l’un des six personnages disponibles pour incarner le seul survivant du groupe.
Les six personnages jouables sont Amy, Bruno, Dani, Ryan, Carla et Jacob. Avant de faire votre choix, vous pouvez passer en revue les caractéristiques clés de chaque personnage, telles que leur résistance, leur endurance, leur récupération de santé et leur force de frappe. Chaque personnage possède également deux compétences innées qui orientent leur style de jeu, ce qui permet de choisir un personnage adapté à votre façon de jouer. Ensuite, le joueur peut personnaliser ces compétences de base en utilisant le système de cartes de tarot et d’aptitudes du jeu que l’on obtient principalement en gagnant des niveaux avec les points d’expériences accumulés en complétant des quêtes ou en tuant des zombies à tour de bras (on est sur du light RPG). Il y a suffisamment de cartes de tarot de disponibles dans le jeu pour arriver à créer des builds différents et relancer ainsi l’intérêt de jouer un autre personnage en fin de course pour expérimenter d’autres façons d’aborder le jeu.
Au démarrage d’une partie, il n’est pas possible de sélectionner différents modes de difficulté. Au lieu de cela, la difficulté est ajustée en fonction du niveau du personnage du joueur. Ainsi, si vous atteignez le niveau 15, les ennemis que vous affrontez seront également de ce niveau (à une exception prête que dans certaines zones les ennemis peuvent apparaitre avec une tête-de-mort à côté de leur jauge de vie montrant qu’ils sont dangereux). Cette méthode permet aux développeurs de maintenir une courbe de difficulté constante tout au long de l’aventure. Cependant, pour mettre une certaine pression sur le joueur, le jeu introduit aussi de nouveaux types d’ennemis, certains étant très difficiles à vaincre.
Malheureusement, le déblocage d’armes à feu en cours de route facilite grandement le jeu, d’autant plus que les munitions peuvent être facilement achetées chez les marchands ou fabriquées à l’établi. Si votre roue d’armes est remplie de tout un tas d’armes à feu, vous pouvez faire un véritable carnage dans les rangs des zombies. Elles finissent donc par nuire à la difficulté du jeu, ce qui est regrettable à notre avis.
Entièrement jouable en solo ou en ligne en groupe de trois joueurs max, le jeu est divisé en plusieurs zones, pour offrir un monde semi-ouvert. Certaines zones sont vastes et ouvertes, offrant une grande liberté d’exploration, tandis que d’autres ressemblent à des donjons avec des chemins prédéfinis. L’aventure commence sur le site d’un accident d’avion près de Los Angeles et se poursuit dans des endroits emblématiques tels que Bel-Air, Beverly Hills, Venice Beach. On y traverse aussi d’autres lieux notables tels qu’un studio de cinéma et des égouts infestés de créatures cauchemardesques.
Un mot sur le mode coop car les choses ne sont pas aussi roses qu’elles ne devraient l’être. En effet, le crossplay est inexistant ce qui peut faire grincer les dents de certains joueurs qui espéraient pouvoir jouer avec leurs connaissances qui jouent sur une autre plateforme. De même, il semble que les précédentes générations de consoles ne sont pas en mesure d’héberger une partie, mais peuvent juste rejoindre les consoles de dernière génération comme la PS5 et la Xbox Séries.
Dead Island 2 reprend le ton humoristique caractéristique du premier opus. Le personnage que l’on incarne peut sembler complètement cinglé et agir comme s’il était le super-héros tueur de zombies que tout le monde attendait (dans notre expérience, nous avons joué le personnage de Bruno). Pourtant, dans le monde de « HELL-A », où le virus a transformé la population en morts-vivants, personne ne semble prendre cette menace au sérieux – au contraire, la plupart des survivants que vous croisez en cours d’aventures semblent plus inquiets de leurs problèmes personnels que de leur propre survie. Malgré ses blagues loufoques, Dead Island 2 ne perd pas de vue sa dimension terrifiante et gore, que ce soit à travers ses visuels ou son ambiance sonore particulièrement réussie.
Dead Island 2 regorge d’une multitude d’armes et, bien que vous commenciez avec des armes de fortune ou improvisées, vous vous retrouverez rapidement avec des râteaux électrifiés et des épées enflammées entre les mains pour éliminer les hordes de zombies affamés de chair humaine. Au fur et à mesure de votre progression, vous obtiendrez un arsenal de plus en plus impressionnant, y compris des armes à feu telles que des pistolets, des fusils à pompe, des mitraillettes et des fusils d’assaut, que vous pourrez modifier avec des mods et des ressources trouvées dans les différents districts du jeu. Les balles provoquent alors des hémorragies et les acides font fondre les zombies au contact, les équipes de Dambuster ont pris le temps de réfléchir à la meilleure façon d’ajouter une réelle touche d’amusement au gameplay de Dead Island 2 et c’est réussi. Les armes du jeu sont soumises à un système de rareté. Si la plupart du loot que l’on ramasse est aléatoire (en tuant un zombie ou en ouvrant un coffre), il semble que la rareté légendaire est fixe et s’obtient toujours de la même façon (notamment en terminant des quêtes).
Là où le jeu brille vraiment, c’est dans son système de démembrement, qui est assurément le système de destruction le plus complet, le plus gore et le plus détaillé que nous ayons jamais vu dans un jeu vidéo. Nous nous garderons d’afficher des images de ce type comme précisé dans notre note en début de test, mais les démembrements sont vraiment impressionnants à voir. La chair se détache des os, les entailles profondes disloquent les zombies dont les membres finissent par tomber et rouler sur le sol. Il a tellement de façon de parvenir à désintégrer les morts-vivants, Dead Island 2 met une claque à tous les autres jeux du même type sorti ces dernières années, c’est indéniable.
Si Dead Island 2 nous a offert de nombreuses heures de plaisir dans son ensemble, certains aspects du jeu nous ont toutefois exaspérés. En effet, le repop incessant des zombies peut rapidement devenir agaçant, surtout lorsque l’on doit constamment faire face à des ennemis surgissant dans notre dos sans prévenir et semblant apparaitre de nulle part. De plus, il arrive souvent que les zombies réapparaissent dans des zones que l’on vient tout juste de nettoyer comme ça sous nos yeux, ce qui peut rendre la progression frustrante. Un autre point négatif concerne la carte du jeu, qui manque cruellement d’informations clés pour mieux orienter le joueur, ce qui peut rendre la navigation difficile.
Cela étant dit, Dead Island 2 offre une vingtaine de quêtes principales bien scénarisées, agrémentées de scènes mettant en scène des personnages suffisamment intéressants et bien travaillés. Toutefois, les quêtes secondaires sont moins soignées et manquent parfois de panache. Il n’y a guère d’autres choses à faire que d’aller quelque part et de tuer des zombies à tour de bras au cours de ces quêtes. Heureusement qu’on ne se lasse jamais de voir les zombies se désintégrer sous nos coups sinon le jeu en perdrait vite de son intérêt ! D’autres choses sont aussi discutables comme le fait que les boss deviennent ensuite des ennemis classiques ou que certains ne sont qu’une variation d’ennemis déjà rencontré dans le jeu, ce qui ajoute une petite pointe de déception en fin de course d’autant plus que le jeu se termine sur un cliffhanger.
Comme annoncé par les développeurs, le jeu peut être bouclé en une vingtaine d’heures, mais il y a suffisamment de contenu supplémentaire à côté de l’histoire principale pour prolonger l’expérience quelques heures supplémentaire, sans parler du plaisir de jouer avec d’autres joueurs lors de sessions multijoueurs. Dead Island 2 prévoit également plusieurs emplacements de sauvegarde pour jouer différents personnages sans perdre la progression des autres survivants que l’on a incarnés. À noter aussi que les armes laissées donc notre casier personnel peuvent être utilisées d’un personnage à un autre.
★ Au final, toute cette attente pour jouer à Dead Island 2 valait-elle le coup ?
Bien que Dead Island 2 présente quelques défauts, il est également doté d’excellentes qualités. Si nous devions le décrire en un mot, ce serait sans doute « fun ». Le système de combat est solide et impressionnant, notamment grâce à la possibilité de démembrement, la plus réussie que nous ayons jamais vue dans un jeu vidéo. Il est remarquable que le jeu se tienne aujourd’hui devant nos yeux et en aussi bonne forme après une décennie de développement compliqué. Les équipes de Dambuster méritent des éloges pour avoir fait de Dead Island 2 ce qu’il est aujourd’hui !