Annoncé comme la résurrection ultime de la franchise Gungrave et dans la droite lignée de l’épisode « Overdose » sorti sur ps2 il y a près de 20 ans, le studio coréen « Iggymob » à consacré tout son temps au retour de Beyond the Grave (le personnage central) au cours des dernières années pour nous proposer Gungrave G.O.R.E (Gunslinger Of Resurrection). Le jeu est disponible depuis le 22 novembre 2022 sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series S, Xbox Series X et PC. Ceux qui veulent se faire leur propre avis et qui disposent d’un abonnement au Xbox Game Pass peuvent retrouver le jeu dans le catalogue. Nous avons eu l’occasion d’essayer le jeu sur Xbox Séries X, voici notre avis.
Grave est ce type en apparence ultra badass revenu d’entre les morts qui possède deux pistolets jumeaux appelés Cerberus et qui se traine un mini-cercueil enchaîné à son dos. Les flingues lui servent à faire pleuvoir les balles sur ses ennemis tandis que le cercueil est pratique pour renvoyer une roquette à son envoyeur ou pour écraser les ennemis qui s’approchent de lui d’un peu trop près. Si Grave doit démanteler un vaste réseau de drogue qui fait des ravages dans la population, il a surtout en tête de se venger de son ancien meilleur ami et associé de Millenion, Harry MacDowell qui l’a fait assassiné lorsqu’il était encore connu en tant que Brandon Heat.
Dit comme ça, le personnage parait plutôt cool, pourtant Gungrave G.O.R.E est un pur condensé de tout ce qu’il ne faut pas faire dans un jeu vidéo. Avec sa structure d’un autre temps et son gameplay daté, la production du studio coréen Iggymob n’arrive à aucun moment à atteindre les standards d’aujourd’hui en dehors de son aspect visuel. Le jeu de Iggymob ne fait aussi aucun effort pour vous expliquer clairement pourquoi vous exterminez des hordes de malfaiteurs (si ce n’est de vous faire comprendre que la drogue c’est mal) et d’où viens la puissance de Grave. Non, vous devez aller lire un résumé en vous rendant dans la section « Histoire » du menu principal pour comprendre l’intrigue des deux précédents titres Gungrave.
Le jeu se résume à peu d’autres choses que d’avancer dans des niveaux cloisonner entre deux murs où vous appuyez encore et encore sur la gâchette de votre manette de façon frénétique pour tuer des ennemis à tour de bras sur une musique électrisée (à la manière d’un Devil May Cry) qui se répète niveau après niveau. Grave est un tank et une véritable machine à tuer, il écrase tous ceux qui se dressent sur sa route et peut encaisser un paquet de dégâts avant de commencer à perdre de la santé.
Pour s’assurer que son bouclier n’atteigne pas trop rapidement un seuil critique, il peut attraper un ennemi à distance et s’en servir de protection temporaire. C’est très pratique pour laisser le temps à la barrière naturelle de Grave de se recharger. Le jeu a été pensé un peu comme un Rail Shooter à la troisième personne, vous devez avancer dans les niveaux en vous assurant de maintenir votre compteur de « beats » (chaque action de Grave en génère) pour réaliser le meilleur score possible à la fin de la mission. Votre résultat final ne s’arrête pas ici puisque le jeu prend aussi en compte vos points de vie restants, le nombre d’éliminations ou encore votre score artistique. En effet, Grave peut faire des kills « artistiques » quand un ennemi commence à clignoter (quand vous clignotez dans un jeu vidéo c’est que vous êtes presque mort) ce qui permet au personnage de réaliser une action spéciale et donne l’occasion au joueur de diversifier un peu la façon de tuer les ennemis en dehors de tirer avec les deux gros flingues que tient Grave dans chacune de ses mains. Quand Grave a pris trop de dégât, il est aussi possible de déclencher une attaque spéciale qui fait des ravages dans les lignes ennemies et qui a la particularité de restaurer une partie des points de vie du personnage. En fonction de vos performances finales, vous accumuler des ponts que vous pouvez dépenser ensuite pour améliorer le bouclier de Grave, sa santé ou pour débloquer certaines actions supplémentaires.
Quand on est face à des vagues d’ennemis, le système fonctionne plutôt bien, on s’amuserait presque, mais quand il s’agit de combattre un boss qui prend la moitié de l’écran, les choses sont bien moins joyeuses. Grave est si lent et si lourd qu’il est presque impossible d’esquiver la moindre attaque. C’est comme si vous deviez anticiper ce que le boss va faire avant même que cela ne se produise pour espérer réussir une esquive. Quand vous comprenez ce qu’il va faire, c’est déjà trop tard. Vous avez beau vous déplacer, faire une roulade ou toute autre action, vous vous prendrez l’attaque de plein fouet. Certaines situations sont si absurdes que Gungrave G.O.R.E mériterait presque de se retrouver dans un prochain épisode du Joueur du Grenier. Le jeu est dans la continuité de Gungrave Overdose (pour les connaisseurs) et le studio coréen Iggymob a fait son mieux pour conserver cet héritage, mais ce qui était acceptable à l’époque (le concept avait déjà des lacunes) ne l’est plus du tout aujourd’hui. Ils auraient dû dépoussiérer la formule et moderniser le tout pour arriver à quelque chose d’acceptable.
Nous sommes encore traumatisés par le niveau ou Grave doit se frayer un chemin sur le toit d’un train élancé à pleine vitesse. Pour vous illustrer les choses, le type est si puissant qu’il peut absorber avec son bouclier des dizaines de balles et continuer à avancer sans sourciller, mais si son pied a le malheur de toucher une pancarte quand vous sautez, il perd les trois quarts de sa vie. C’est une véritable absurdité d’autant plus que le personnage n’est pas agile, il est tellement lent et lourd… Et évidemment, il n’est pas question de faire un seul saut, mais plusieurs sauts successifs à toute vitesse de gauche à droite. La dernière section sur le toit de ce niveau est la plus horrible de toutes. Vous avez quelques secondes pour entrer dans le trou qui se trouve à quelques mètres de vous avant que le train entre dans un tunnel. La voix de Mika qui vous guide dans les missions vous hurle dessus pour que vous pressiez le pas, mais il y a des ennemis de partout et le moindre écart sur le toit du train ou explosion générée proche du personnage le fera tomber, vous obligeant à recommencer toute la section. Nous avons mis des dizaines d’essais à tenter de franchir ce passage du jeu… Et nous ne parlons pas de difficulté, mais bien de problèmes de conception.
Il faut environ 12 heures pour boucler l’aventure en difficulté standard (et une vingtaine pour boucler tous les aspects du jeu). À la fin, vous avez tellement tiré sur vos ennemis que vous pouvez sentir que la gâchette de votre manette semble être plus souple qu’auparavant. Et encore, nous avons eu la chance de tester le jeu sur Xbox. Nous imaginons à peine l’état des gâchettes d’une DualSense à la fin de Gungrave G.O.R.E… Faut-il encore réussir à tenir autant de temps à jouer étant donné que cette mécanique d’appuyer sans arrêt sur la touche devient fatigante au bout de dix minutes. Grave obtient bien une compétence qui lui permet de tirer en continu, mais il est tellement occupé à bouger ses flingues dans tous les sens pour tirer 90 % du temps dans le vide qu’il ne peut plus du tout bouger.
Faut-il jouer à Gungrave G.O.R.E :
On avait envie d’y croire, mais nous devons le dire, nous ressortons assez déçus de nos différentes sessions de jeu sur Gungrave G.O.R.E. Nous ne vous le conseillons pas vraiment à moins que vous ressentiez le besoin irrépressible de vous faire du mal. Le retour de la licence Gungrave se fait dans la douleur et il n’est pas certain que nous reverrons cet univers de si tôt… Ce qui est bien dommage pour les fans qui avaient l’espoir d’un bon épisode ! Nous ne sommes pas du genre à taper gratuitement sur un jeu et un studio, mais quand c’est plus que moyen, il faut savoir le dire aussi. Au mieux, n’hésitez pas à vous faire votre propre avis avec le Game Pass.